Côte d’Ivoire : Le président Gbagbo aura maille à choisir le moment venu.
S’il y a un parti politique ivoirien par qui il peut avoir l’alternance, c’est bien au PPA-CI, le parti du président Laurent Gbagbo, mais il y a trop de confusion, de cacophonie et de rivalité.
La confusion, c’est dans les discours. Tantôt, ils donnent l’espoir à ceux qui espèrent un changement et quand, les autres prennent la parole, ils ne vont pas dans le même sens et on dirait qu’ils vont se combattre.
Cacophonie parce que la fumée qui sort de leur chambre, n’a pas la même couleur et il ne se dessine pas une ligne droite, pour rassurer le nombre impressionnant qui brûle du changement et là encore, le mentor fait durer le plaisir.
On peut aussi parler de rivalité, parce que bientôt ceux qui vont incarner le changement seront combattus par ceux qui ne veulent pas quitter l’ancien système colonial mais qui n’osent pas le dire et ceux qui, veulent radicalement mettre tout sur la table pour pousser cet ancien système de lever le pied sur le cou des ivoiriens.
Des trois, qui est dans le complot?
Le président Gbagbo aura une grande part de responsabilité dans la dernière ligne droite, parce que c’est à lui que reviendra le dernier mot qui mettra fin aux maux, mais aura-t-il les coudées franches et le courage de trancher?
Pourtant ils ont tout pour secouer les vieilles habitudes, mais franchiront-ils le pas? D’un côté, il y a Koné Katinan qui arrive pour dire que le plan des BRICS, n’est pas dans leur logique et de l’autre, Ahoua Don Mello qui dit vertement qu’il faut rompre avec ces vieux démons pour tester le nouveau monde. Il sera combattu, qu’il s’y attende. Voilà les deux camps au PPA-CI qui vont s’affronter et le président Gbagbo laisse faire car pris en otage par l’invisible qui le tient.
Quant Ahoua Don Mello, il a l’occasion de s’affranchir parce qu’il est beaucoup écouté et attendu. Il doit donner sa vision de son combat et prévoir son plan B. Il persiste à en finir avec la France-Afrique, en mettant en exergue les maux léthargiques qui bloquent le développement de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique tout entière en proposant la solution une nouvelle coopération avec les BRICS. Pour l’instant, il est le seul qui, à force de les pratiquer, estime qu’ils peuvent proposer mieux pour booster le développement des pays africains, lui seul les connaît mieux et il donne envie à la jeunesse de rêver. Les autres de son propre camp, le regardent et arrivent pour le combattre car ils n’ont pas besoin de promouvoir cette nouvelle idéologie des BRICS, car pour eux, ils n’ont pas encore eu la chance d’y être et ils croiront que seul Ahoua Don Mello s’en tirera. Ils vont le combattre.
Pendant que Ahoua Don Mello parle de comment s’en sortir, Koné Katinan qui va incarner l’autre facette du combat, évoque de comment, ils paieront la dette qui engloutit leur pays avec la même monnaie le franc CFA, ce qui révolte le camp des Ahoua Don Mello.
L’handicap de Don Mello, c’est qu’il est soutenu par le plus grand nombre des ivoiriens et africains qui veulent le changement, mais malheureusement, ne sont pas décisionnaires et à la fin, il sera obligé de faire un choix, ce que nous appelons le plan B. La lenteur de la prise de décision de ce choix ne lui sera pas trop tardive? Pour le moment, il ne cesse de prôner le nom de son leader Laurent Gbagbo, comme pour faire unité, mais plus tard, lui et Koné Katinan, chacun choisira son camp et le vieux, s’il n’y ne va pas, laissera faire, parce que de là où il se trouve, sa marge de manœuvre sera très mince parce qu’il a été libéré sous caution et il est le seul à détenir les clauses de sa libération.
Tout ce qui brille n’est pas forcément de l’or et Gbagbo Laurent aura maille à partir avec les deux courants. Ce que Ahoua Don Mello doit se mettre dans la tête, s’il s’agit de faire un choix, toute la direction qui entoure le président Laurent Gbagbo ne le voterait pas, parce que la personne qui corrigera leurs deux devoirs, la petite femme du vieux, qui relit les copies, ne lui est pas favorable et ça aussi, il le sait. Quand, un pose un pas, l’autre vient pour tout effacer.
Donc, d’une manière ou d’autre, il y aura forcément la confusion dans l’esprit des ivoiriens, la cacophonie dans la prise de choix et la rivalité dans le choix.
Faites désormais très attention quand Koné Katinan parle et quand c’est le tour de Ahoua Don Mello, les deux empruntent des chemins différents et c’est dans ça, ils veulent aller à cette élection de 2025? On les attend.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com
